Dans le présent article, nous abordons un rapport récent publié par PetroLMI intitulé Main-d’œuvre du secteur pétrolièr et gazièr canadien : répartition, régimes de travail et revenu. Ce rapport vous permet de comprendre les tendances et les schémas de la main d’œuvre caractérisant les principaux sous-secteurs de l’industrie pétrolière et gazière : exploration et production (E et P, y compris les sables bitumineux), services pétroliers et gaziers et pipelines.

L’information sur le marché du travail (LMI) offre une analyse des travailleurs de l’industrie (effectif) – dans quels secteurs ils travaillent et quels types d’emplois ils occupent. Ce rapport étudie les tendances et compare l’effectif de 2006 avec l’effectif de 2016.

En quoi cela s’applique-t-il à votre recherche d’emploi? En étendant votre recherche au-delà des offres d’emplois et des annonces, vous pourrez évaluer dans quel secteur de l’industrie vous pourriez vouloir travailler et quels types de professions s’offrent à vous, en fonction des conditions et du lieu de travail et du potentiel de croissance. Ce sont des éléments importants dont il faut tenir compte pour établir un cheminement professionnel.

Prix du pétrole en chute et industrie persistante

Le prix du pétrole, qui s’est effondré à partir de 2014, a porté un coup dur à l’industrie. Les ajustements qui ont été apportés ont causé une perte de l’effectif de l’ordre de 25 % et engendré des changements concernant les emplois restants. En dépit de ces pertes d’emplois, la main-d’œuvre dans les secteurs de l’exploitation pétrolière et gazière a en fait augmenté globalement entre 2006 et 2016. L’effectif du sous-secteur de l’exploration et de la production a augmenté de 23 %, s’établissant à 88 900 personnes en 2016 comparativement à 72 500 travailleurs en 2006. Le sous-secteur des pipelines a presque doublé son effectif, augmentant de 95%, et passant de 4 300 de 8 400 employés durant la période.

Le sous-secteur des services pétroliers et gaziers a enregistré la plus faible croissance (5 %), passant de 88 000 employés à 92 300 en 2016. Ceci est en partie attribuable au ralentissement économique de 2014, qui a affecté un sous-secteur déjà instable, en permanence assujetti aux cycles de l’industrie.

Globalement, la main-d’œuvre directe du secteur pétrolier et gazier a augmenté dans une proportion de 15 % en 10 ans, passant de 165 000 personnes en 2006 à presque 190 000 personnes en 2016.

Parlons argent

Parlons argent. Nous voulons tous avoir une carrière qui en vaut la peine et à cet égard, l’industrie du pétrole et du gaz surpasse la moyenne nationale en ce qui a trait au revenu. En 2016, le revenu d’emploi annuel moyen dans le secteur était de 24 % plus élevé que le revenu annuel moyen enregistré cinq ans plus tôt en 2011.

Le revenu moyen des travailleurs de l’industrie pétrolière et gazière a augmenté pour passer de 101 200 $ en 2011 à 125 300 $ en 2016. Le sous-secteur de l’exploration et de la production enregistrait le revenu moyen le plus élevé en 2016 (153 600 $), suivi par le sous-secteur des pipelines (145 100 $) et le sous-secteur des services pétroliers et gaziers (95 700 $).

Quelles sont les provinces qui ont affiché le meilleur bilan en ce qui concerne le revenu? Étant donné que la plupart des postes dans les sièges sociaux des sociétés pétrolières et gazières sont concentrés en Alberta, le revenu d’emploi moyen de 136 000 $ en 2016 dans cette province était de presque 10 % supérieur à celui affiché par la moyenne nationale. Par ailleurs, plus le niveau d’instruction est élevé, plus le revenu est important. À l’heure actuelle, la main-d’œuvre du secteur pétrolier et gazier est bien plus instruite que par le passé. Les travailleurs du sous-secteur des pipelines sont en général les plus instruits, 45 % d’entre eux détenant un diplôme universitaire.

Un éventail de compétences

Pour être rémunéré dans tout emploi, il faut se présenter tous les jours – et faire le travail. L’industrie du pétrole et du gaz est connue pour ses particules abrasives et son dur labeur. On connaît moins toutefois les diverses compétences requises pour s’acquitter des tâches et les groupes professionnels de l’industrie.

Les catégories d’emploi les plus couramment représentées indiquées dans le rapport sont les spécialistes, les exploitants de services de transport et les opérateurs d’équipement et les ressources naturelles – rôles qui sont essentiels pour mener à bien les activités quotidiennes de l’industrie. Selon le rapport, 53 % des travailleurs des services pétroliers et gaziers occupaient ces postes en 2016. Ceci n’est pas surprenant lorsque l’on sait que la plupart des emplois dans ce sous-secteur relèvent du travail sur le terrain, en particulier de l’exercice de fonctions liées notamment au forage, à l’entretien et aux mises à l’essai. Les services pétroliers et gaziers affichaient également la plus grande part de l’effectif global, représentant 92 300 emplois en 2016.

Le sous-secteur des services pétroliers et gaziers a été fortement touché par le ralentissement de l’économie de 2014 et a, de plus, enregistré le plus important déclin des fonctions en 2016 en raison de périodes de contraintes concernant les nouveaux projets d’agrandissement. Dans l’industrie, ce sont les emplois en géophysique qui ont été le plus durement touchés avec une diminution de la part de l’effectif de l’ordre de 40% en 2016, comparativement à 2011. Les ingénieurs en mécanique, les électriciens industriels  et les superviseurs (raffinage du pétrole, traitement du gaz et des produits chimiques et services d’utilité publique) ont enregistré la plus forte hausse de la part de l’effectif avec des pourcentages se chiffant respectivement à 55 %, 41 % et 37 %.

Vous aimez travailler à l’intérieur ou dans un bureau? Les travailleurs du secteur  des affaires, de la finance et de l’administration comptaient pour 18 % de l’effectif. Les rôles de gestion/de supervision représentaient environ 10 % des postes et dans le sous-secteur des pipelines, la part de gestionnaires ou de superviseurs était supérieure aux autres sous-secteurs, dans une proportion de 12 %.

Emplacement….emplacement…emplacement

Les provinces de l’ouest de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de la Saskatchewan comptaient pour presque 85 % des travailleurs de l’industrie du pétrole et du gaz en 2016. Les 15 % de travailleurs restants résidaient dans le centre du Canada ou dans les provinces de l’Atlantique (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador). En fait, la main-d’œuvre du secteur pétrolier et gazier du Canada atlantique a enregistré une hausse de l’ordre de 22 %, passant de 9 400 à 11 500 employés au cours de la période de dix ans, la plus importante hausse par rapport aux autres parties du Canada.

Les provinces de l’Atlantique abritent l’industrie pétrolière extracôtière, où sont concentrées les professions maritimes et nautiques qui soutiennent le processus complexe d’exploration et de production du pétrole et du gaz sur les navires spécialisés en mer ainsi que les activités traditionnelles pétrolières et gazières. Fait à noter, la presqu’île Avalon, à Terre-Neuve-et-Labrador comptait pour un peu plus de 3 600 travailleurs du secteur pétrolier et gazier en 2016. Le nombre de travailleurs du secteur pétrolier et gazier vivant dans le centre du Canada a lui aussi augmenté dans une proportion de 9 %, passant de 16 200 à 17 700 employés.

Sans surprise, l’Alberta a enregistré la plus importante part de la main-d’œuvre du secteur pétrolier et gazier, avec 51 % de l’effectif canadien résidant dans les régions de Calgary, d’Edmonton et de Wood Buffalo-Cold en 2016. Plus d’un travailleur sur cinq vivant à Wood Buffalo-Cold Lake occupait en 2016 des postes soutenant directement ou indirectement les opérations pétrolières et gazières, comme l’exploitation des sables bitumineux, les opérations liées à la construction et les diverses autres opérations de l’industrie. La concentration de travailleurs en Colombie-Britannique se situait principalement dans la région du Nord-Est, dans des villes comme Dawson Creek, Fort St. John et certaines collectivités autochtones.

En septembre 2018, 23 % de la population active se trouvait en dehors de l’Alberta, ce qui démontre que l’on peut travailler n’importe où dans cette industrie, si on le veut vraiment.

Aller au travail

Dans le secteur pétrolier et gazier, les emplois classiques de « 9 à 5 » ne sont pas la norme et se caractérisent par des postes à temps partiel et temporaires. Presque la moitié (44 %) des travailleurs de l’industrie pétrolière et gazière ont travaillé une partie de l’année (c.-à-d. moins de 49 semaines) et/ou à temps partiel (c.-à-d. moins de 30 heures par semaine) en 2016, ce qui constitue une augmentation par rapport au 41 % enregistré en 2006. Ceci reflète en partie les tentatives des entreprises de gérer l’incertitude économique à ce moment-là et la nature du travail dans l’industrie, où les rôles contractuels et saisonniers sont nombreux. Si vous êtes à la recherche d’emplois plus stables, sachez que le sous-secteur de l’exploration et de la production et le sous-secteur des pipelines employaient respectivement 61 % et 69 % de l’effectif de ces sous-secteurs à des postes à temps plein toute l’année. En raison de la fréquence de l’emploi saisonnier dans le sous-secteur des services pétroliers et gaziers, près de la moitié (51%) des employés de ce secteur ont travaillé une partie de l’année et/ou à temps partiel.

Si les déplacements ou le travail à l’extérieur vous attirent, l’industrie du pétrole et du gaz pourrait être votre vocation. En 2016, les travailleurs de l’industrie pétrolière et gazière étaient presque deux fois plus susceptibles que le travailleur canadien moyen d’être sans lieu de travail fixe. Plus de 20 % des travailleurs de l’industrie ont déclaré qu’ils ne se rendaient pas sur le même lieu de travail chaque jour. La main-d’œuvre des services pétroliers et gaziers était la plus susceptible de se déplacer, 30 % indiquant ne pas avoir de lieu de travail habituel.  Les travailleurs du secteur pétrolier et gazier étaient également deux fois plus susceptibles que le travailleur canadien moyen de devoir voyager durant une heure ou plus pour se rendre au travail. Les déplacements plus longs résultent des opérations de l’industrie qui se trouvent dans des endroits éloignés.

Par rapport aux autres travailleurs, les travailleurs du secteur pétrolier et gazier ont également occupé un plus grand nombre de postes en déplacement temporaire et sont six fois plus susceptibles de se déplacer dans différentes provinces. Beaucoup de travailleurs de l’industrie du pétrole et du gaz font du travail en rotation (en anglais seulement), l’Alberta en ayant des résidences permanentes dans d’autres parties de la province, du Canada et parfois du monde. À titre d’exemple, 60% uniquement des 23 200 travailleurs de la région Wood Buffalo-Cold Lake ont indiqué qu’ils étaient établis dans la région en 2016,  24 % vivant autre part  en Alberta. Le travail se caractérise souvent par des quarts de travail rotatifs et des déplacements temporaires connus sous le nom de système de navette aérienne. Les rotations et les déplacements temporaires ne conviennent toutefois pas à tout le monde. Le fait d’être loin de son domicile (en anglais seulement) et de sa famille peut être difficile pour certaines personnes et devrait être soigneusement pris en compte lors de la planification d’une carrière dans l’industrie pétrolière et gazière.

Une carrière dans l’industrie pétrolière et gazière vous attend

Vous pouvez évaluer votre niveau d’éducation, votre expérience et vos compétences afin de trouver un profil de carrière personnalisé dans l’industrie du pétrole et du gaz. Votre première étape consiste à consulter le site Carrière dans le pétrole + Gas. Plus précisément,  Explorer les carrières, est un outil unique de planification de carrières qui vous permet de faire des recherches et de comparer plus de 100 professions de l’industrie pétrolière et gazière. Vous pouvez également trouver des offres d’emplois pertinentes sur le site guichet emplois du gouvernement du Canada et présenter une demande directement pour des postes qui correspondent à votre profil professionnel.

En dépit du ralentissement de l’économie qui a commencé en 2014, l’industrie canadienne du pétrole et du gaz a subsisté. Les entreprises ont fait preuve d’un peu d’ingénuité pour améliorer leurs processus, axant leurs efforts sur les technologies visant à accroître l’efficience en vue de gérer les coûts de main-d’œuvre et d’améliorer la productivité. Saviez-vous qu’avec presque 20 % de travailleurs en moins en 2016 (comparativement à 2010), l’industrie a pu produire et transporter 10 000 barils de pétrole par jour? L’augmentation des fusions et des acquisitions et les initiatives de restructuration organisationnelles ont également contribué à réduire les coûts de production.

S’il reste encore du chemin à parcourir pour revenir à l’époque exaltante de recrutement dans l’industrie canadienne pétrolière et gazière, il convient de noter que la résilience est une chose merveilleuse et qu’une industrie capable de surmonter la tempête est une industrie que vous devrez véritablement envisager pour votre avenir.

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